[Retour sans filtre] ** Radical ! La mot qui fait vaciller l’union des gauches ?

30 avril 2019 - Categories : Actualités, Midis de pac

// A l’issue de chaque Midi de PAC, Barbara Mourin, coordinatrice de la générale et des campagnes de PAC, revient avec ce qui l’a marquée pendant les deux heures de débat qui ont précédé. Un retour à chaud, subjectif et sans filtre.

Radical ! Le mot qui fait vaciller l’union des gauches ?
Midi de PAC du 30 avril 2019

Causer radicalité, voilà un mot qui m’enchante et me met en appétit !

Comme à l’accoutumée, je vais picorer dans le propos des intervenant.es du jour, tordre pour mieux me le réapproprier, leur propos.

Mais avec une règle d’or : ni moquerie, ni mépris, ni condescendance.

Alors merci Jean, d’avoir posé un cadre philosophique au débat, cadre pour lequel je reconnais et assume mn ignorance : je n’ai pas lu Kant.

Quant à Marx, par contre, j’ai dévoré les mémoires de son petit-neveu Groucho , je vous les recommande chaleureusement !

Je retiens cependant que le projet de paix perpétuelle soutenu par Kant doit surmonter plus d’un obstacle, dont celui de traduire les intérêts particuliers de chacun en volonté collective.

Chacun, donc, doit accepter d’un laisser un peu, pour le bien de tous.tes.

Ce qui me remet en mémoire ce tableau quotidien, sur le chemin du travail.

Chaque matin, je passe devant un très grand bâtiment bruxellois nommé «moneytrans», dont la finalité est, j’imagine, le transfert d’argent à travers le monde.

Cet argent, qui circule si librement, lui.

Contrairement aux quelques personnes, femmes et hommes, que je vois chaque matin, qui dorment sur des cartons, au sommet de l’escalier de ce bâtiment.

Alors, si Kant nous engage à préférer un Etat insatisfaisant à la « loi du plus fort », je me demande ce qu’en pensent ces gens, qui dorment là toutes les nuits.

Vivent-iels cette distinction entre insatisfaction étatique et loi de la jungle ? Pas si sûr…

C’est peut-être des situations comme celle-là qui ont poussé Maya et ses ami.es à se mobiliser contre un projet de maxi-prison et plus largement, contre la logique de société qui sous-tend l’acceptation de l’idée d’enfermement.

Maya, héritière des combattant.es de « la bataille de l’eau noire » , ces « monsieur-et-madame-tout-le-monde » qui, à Couvin, se sont mobilisé.es contre un projet de barrage et qui, face au mépris des puissant.es, sont devenus des combattant.es «jusqu’auboutistes».

À quel moment leur opposant.e est iel devenu.e leur ennemi.e ?

Qui pousse à la radicalité, et de quel côté se trouve t’elle ?

Maya nous dit vouloir rendre visible l’invisible, sans concession, au risque de ne récolter que des miettes.

Et le risque, Maya et ses ami.es le vivent, il est réel, pour ceux/celles qui s’engagent…
Ce qui les réunit, c’est l’objet de leur lutte, laissant à chacun.e le choix de la forme de la résistance et du refus.

C’est donc, comme nous l’a rappelé Olivier, contre ces dangereux.ses activistes que les repésentant.es de notre démocratie « d’extrême-centre » veulent nous protéger !

À coup de restrictions et de durcissement de l’atteinte aux droits des citoyen.nes.
Ces même représentant.es qui nous proposent une gestion de la société, en lieu et place d’un projet ou d’un choix de société.

Au fil de ces interventions, j’en viens à m’interroger sur ma propre radicalité.

Elle est bien modeste, je ne peux la qualifier que d’engagement, même si elle se nourrit de quelques modèles, plus ou moins révolutionnaires, parmi lesquels Frantz Fanon, médecin psychiatre révolutionnaire tant sur le plan médical que politique.

Françoise Vergès, historienne et combattante anti-capitaliste, anti-raciste et anti-patriarcat.

Où se situent-iels donc, sur l’échelle du discrédit, qui va de populiste à terroriste, en passant par radical ?

J’admire ce qu’iels ont accompli et pour ma part, je continue d’avancer doucement.
Notamment en ayant appris à mes enfants à continuer à dire NON, quand ils sont convaincus qu’ils sont du côté du juste.

Alors, en conclusion, j’emprunte ces mots à Brassens : mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente !


Le choix rédactionnel de ce texte est l’écriture inclusive, selon les règles suivantes :

  • le point médian (ex : intervenant.es)
  • les pronoms mixtes (ex : iels pour ils et elles)
  • le doublement des termes (ex : ceux/celles)