Je veux dire une vue ordinairement admise, plébiscitée par l’Académie, validée par les partis, revendiquée par les syndicats, véhiculée par les media. Elle est une représentation personnelle du monde où je suis immergé. Une image construite au départ de ma perception personnelle nécessairement limitée, partielle et donc inévitablement partiale. Elle est le dévoilement du regard que je porte sur le monde – où je suis et dont je suis une part constitutive – créé et aussi que je crée. Voilà une chose à laquelle nous devons nous résoudre : chaque génération crée le monde ; chaque être humain, quelle que soit sa condition, lit et crée le monde.
Une analyse de Roland de Bodt, Chercheur et écrivain
