Analyse #09 – Jean Cornil – Secousses civilisationnelles : quel nouveau principe de sens? Une pensée écologisée ?

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Plongés dans la frénésie du quotidien et la gestion du contingent, il nous est difficile de quitter le fourmillement de la croûte terrestre pour tenter un point de vue plus aérien. Le survol des siècles peut vite déboucher sur le vertige et l’inanité relative de nos petites préoccupations prosaïques. Pour ramasser la mutation que nous traversons, le paléontologue André Leroi-Gourhan utilisait la formule : « nous sortons du néolithique », c’est-à-dire que nous arrivons à l’extrémité d’une période historique qui a débuté il y a dix mille ans, quand l’homme se sédentarisa, inventa l’agriculture et l’élevage, bâtit des villes et domestiqua les énergies. C’est d’ailleurs le sens d’une étude scientifique, publiée dans la Revue Nature en 2012, qui annonce ces changements brutaux et irréversibles des conditions de vie sur la terre, et analyse les poids du basculement dont le dernier date justement du néolithique. Ceci pour fixer l’ampleur vertigineuse du changement que nous vivons sans bien nous en rendre compte. Mais la lucidité et l’anticipation ne sont pas des vertus humaines. D’où l’extrême difficulté de penser et d’agir en conséquence. C’est toute la lumineuse analyse de Christian de Duve sur le poids du passé qui peut paralyser l’avenir de la vie.

Une analyse de Jean Cornil, essayiste

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