Lorsqu’on s’interroge sur la justice et sur son rôle sociétal, il est primordial de s’entendre sur ce qu’est la justice. En effet, si on porte un combat, une revendication en disant « rendez-moi justice ! », mais qu’on ne sait pas ce que l’on cherche, le risque est grand de vivre des déconvenues. Dans le paysage actuel en Belgique, nous pouvons identifier trois modèles historiques : la justice pénale, la défense sociale et la justice réparatrice. Nous allons nous attarder
un moment sur le premier modèle avant de prendre le temps de nous pencher plus en profondeur dans le troisième, objet de cette analyse et finalement peu connu du grand public. Nous laissons volontairement le modèle de défense sociale de côté, celui-ci traitant spécifiquement de mesures prises à l’égard de personnes condamnées ou inculpées qui souffrent de démence ou de graves déséquilibres mentaux. Les trois modèles vont appréhender de manière radicalement différente une même situation concrète. Avant d’aborder spécifiquement la définition et les enjeux de la justice pénale et de la justice réparatrice, il importe de préciser ce qu’est un conflit dont la justice est susceptible de saisir. Le conflit se compose de trois éléments : le fait générateur (qu’est-ce qui est à l’origine du conflit) ; les parties en présence et les types de solutions qui peuvent être apportées.
// Par July Robert, chargée d’études et d’analyses à PAC
