En 1973, André Gorz expliquait que la bagnole (comme il l’appelait) avait empoisonné les villes, configuré l’étalement urbain et installé une dépendance fort peu sensée. La présente analyse de PAC s’attache à examiner la situation quelque 45 ans plus tard. Le recours à une approche chiffrée et aussi documentée que possible démontre que si le réseau routier s’est développé, le nombre de voitures particulières, lui, a littéralement explosé. La conséquence est évidente : nous vivons à l’heure de l’embouteillage permanent. Il nous a paru que cette situation est un symbole très parlant de l’aberration automobile, voire sociale tout simplement : saviez-vous que l’on perd chaque année en Belgique, toutes voitures cumulées, 29.042 ans dans des habitacles coupés du monde ? De la vie même. Les conséquences écologiques et sanitaires étant graves elles aussi, on peut légitimement se demander pourquoi « ça » ne s’arrête pas…
// Une analyse de Jean-François Pontégnie, membre du Comité de rédaction d’Agir par la Culture