Même s’ils se penchent sur la question décoloniale depuis plusieurs années, les champs culturels et artistiques restent en Belgique traversés par l’histoire et les rapports postcoloniaux. La sociologue Véronique Clette-Gakuba, chercheuse à l’ULB (centres METICES et CAC) et à l’UMons travaille depuis 10 ans sur les liens entre négrophobie, art et culture. Dans ses analyses, elle met en lumière la colonialité des milieux culturels belges et la manière dont les résistances noires s’y jouent. Retour sur les « espaces blancs » que sont trop souvent les institutions culturelles. Et la manière dont les imaginaires eurocentrés mettent les corps et les paroles des personnes noires, sur scène ou à l’écran, au service d’un white gaze qu’il s’agit de préserver.
// Propos recueillis par Aurélien Berthier, rédacteur en chef du magazine Agir par la culture



