Atelier d’écriture Ose écrire • séance du 23 mai 2024

Régionale : Brabançonne   Categories : Non classé

Retrouvez quelques uns des textes écrits par les participantes et participants de l’atelier d’écriture Ose écrire, à la Maison ouverte Ose Aller (Wavre). Les textes sont publiés avec l’accord de leurs auteurs et autrices respectives.


Aujourd’hui, il fait beau. Mais il faut bien dire que le printemps a été assez pluvieux ! Racontez une histoire à partir du dicton : « La vie, ce n’est pas d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre à danser sous la pluie. »

Proposition d’écriture de Martine

La peur de l’orage m’a toujours tenaillée, me clouant sur place, me vouant à l’immobilisme. Combien d’orages sont passés ; combien de temps s’est écoulé… et finalement je suis toujours passée à côté. À côté de ce qui crépite et bouge, à côté du mouvement, à côté de l’engouement, du plaisir à venir, à côté des palpitations de mon cœur. Je me suis enlisée dans la crainte de la foudre. Mes cheveux blancs sont apparus et j’étais toujours ensablée au même endroit et toujours à côté de tout. Jusqu’au jour où j’ai tout envoyé valdinguer et me suis jetée sous la pluie. Oh quel bonheur ! Sentir la fraîcheur de l’eau, sentir son ruissellement sur mon visage. Quel bonheur de marcher dans les flaques, de tressaillir au bruit du tonnerre, d’admirer et être éblouie par l’éclair. Tant pis s’il me foudroie car enfin je ne suis plus à côté, je suis dedans et je vis pleinement.

Proposition d’écriture d’Isabelle

La vie ce n’est pas d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre à danser sous la pluie.
Ce dicton me parle car il reflète un peu ce que je vis en ce moment.
Souvent devant la difficulté je me tiens à carreau ou je fuis pour ne pas souffrir.
Mais cette fois-ci il y a comme une force intérieure qui me pousse à oser défier cette peur, faire le choix qui me mets dans l’inconfort.
J’ai du mal à me comprendre, je pourrais vous perdre et je n’assumerais pas actuellement de ne plus pouvoir travailler avec vous alors que d’autres oui.
Des jours je me trouve dingue de relever le défi, de me faire confiance pour un si grand enjeu pour moi. Et d’autres je me dis c’est parce que c’est comme quand de prendre l’avion y a un mini risque que tu t’écrases ou quand on est sous anesthésie il y a un mini risque de ne pas se réveiller.
Pourquoi décider juste maintenant de défier ma peur de perdre, alors que si je me plante, je souffrirai encore plus.
Peut-être parce que le risque est presque zéro, je sais que je ne ferai pas n´importe quoi mais c´est ce presque qui me dérange et me fait hésiter.
Puis-je vraiment croire en moi ?
Choix difficile, si je foire je ne réponds plus de rien.
Alors dois-je attendre que l’orage passe ou commencer à danser sous la pluie ?…

L’une de nos audacieuses, Véronique Bruneau, nous a amené deux de ses toiles. Laissez-vous inspirer par l’une des deux (ou les deux !)

Proposition d’écriture de Martine

Immensité d’eau, un gouffre, un espace sans limite. Immensité de l’univers, de galaxies, de nébuleuses. Qui suis-je ? Une petite virgule, un point, un infini rien, une presque absence au milieu de cette immensité et pourtant… Il suffit juste de trois fois rien, d’un geste imperceptible de ma part pour entraîner des infimes changements en cascade qui vont bousculer, bouleverser toute cette immensité et créer un autre tableau.

Proposition d’écriture d’Isabelle : L’ ombre et la lumière

Ce tableau de noir vêtu parsemé de blanc me ramène à une période pas si lointaine où ma vie était sombre. J’étais très triste et perdue… J’ai fait un passage en hôpital où j’ai eu envie de peindre des feuilles blanches en noir. Au début cela m’avait été refusé mais un jour une autre ergo est venue et m´a laissé faire.
Quel bonheur, quelle délivrance, comme si ce noir étouffait en moi il est sorti a jailli de tout les côtés. J’en ai peintes, des feuilles en noir, et je précise recto-verso. Au début en tout cas, puis un peu plus tard j’ai fait un point blanc dans le noir, puis plusieurs, puis un tourbillon, des éclairs, des visages certes tristes et enfin un saule-pleureur qui exprimait bien la peine au fond de mon cœur..
Ensuite, j’ai fait des mandalas blanc et noir, un bon moment et soudain ça m’est passé comme c’était venu…
Aujourd’hui le fond de mon tableau est toujours fort noir mais petit à petit j’apprends à y mettre plus de blanc. Mon souhait c’est qu’un jour le noir laisse la place entière au blanc avec des nuances bleutées comme dans le tableau de droite.
Mais avant ça il y a encore quelques pluies noires à traverser

Pour la consigne suivante, vous devez écrire un récit qui commence avec les mots suivants : « En sentant flotter les effluves de […], je pensai aussitôt… »

Proposition d’écriture de Martine

En sentant flotter les effluves de soufre et de métal chauffé, je me suis souvenue aussitôt de mon père qui avait une passion pour le fer forgé. Pour l’enfant que j’étais, c’était un émerveillement d’observer la flamme bleue jaillir de son chalumeau, le fer qui progressivement rougeoie et voir mon père marteler ce morceau de métal posé sur l’enclume pour lui donner la forme désirée dans un artifice d’étincelles. Puis la magie de son imagination apparaître sous mes yeux, dans cette matière transformée.

Martine Guyette

Proposition d’écriture d’Isabelle

En sentant flotter les effluves de chocolat durant cette visite, je me souviens aussitôt de quand j´arrivais à la gare du midi avec le tram ado… il y avait cette même odeur très agréable car l’entreprise côte d´or y avait son usine à l´époque… qu’il était agréable de humer ce parfum si fondant dans la bouche… rien qu’à le humer.
J’avais une cousine qui y travaillait et me racontait qu’ils pouvaient se goinfrer de chocolat autant qu’ils voulaient. Je lui dis hmmm quelle chance tu as.