PhilO : Est-il possible de ralentir ? avec Isabelle Stengers

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« Le philosophe doit résister à la tentation de devenir un imprécateur. Penser sous l’horizon de la catastrophe est tétanisant. Que pouvons-nous faire ? Nous prémunir contre la barbarie qui accompagne la catastrophe comme son ombre portée. Quand elle se dessinera, on sera vulnérable. Pensez à l’économie de la connaissance qui demande aux chercheurs de travailler en partenariat avec l’industrie, pour qui seule la compétitivité compte. Il faut donc faire preuve dès maintenant d’imagination collective pour que les solutions barbares qui vont venir ne rencontrent pas un monde tout prêt à les accepter. Nous vivons déjà en situation de méritocratie radicalisée où il faut tout mériter. Bientôt, c’est la vie même qu’il faudra mériter ». Philosophie magazine n°58 − avril 2012

Isabelle Stengers est philosophe et historienne des sciences. Elle enseigne à l’Université libre de Bruxelles. Elle est l’auteure de nombreux ouvrages sur l’histoire et la philosophie des sciences, sur l’écologie, l’hypnose ou la sorcellerie…

Dans son dernier livre Une autre science est possible ! – Manifeste pour un ralentissement des sciences (Les empêcheurs de penser en rond, La Découverte, janvier 2013), Isabelle Stengers montre que les chercheurs doivent cesser de se prendre pour le « cerveau pensant, rationnel, de l’humanité », refuser que leur expertise serve à faire taire l’inquiétude de l’opinion, à propager la croyance en un progrès scientifique inéluctable capable de résoudre les grands problèmes de sociétés. Il s’agit pour eux de nouer des liens avec un public potentiellement intelligent et curieux, c’est-à-dire aussi de produire des savoirs dignes de cette ambition. C’est ainsi la question du rôle de la science dans la société qui est posée.

 

« Le philosophe doit résister à la tentation de devenir un imprécateur. Penser sous l’horizon de la catastrophe est tétanisant. Que pouvons-nous faire ? Nous prémunir contre la barbarie qui accompagne la catastrophe comme son ombre portée. Quand elle se dessinera, on sera vulnérable. Pensez à l’économie de la connaissance qui demande aux chercheurs de travailler en partenariat avec l’industrie, pour qui seule la compétitivité compte. Il faut donc faire preuve dès maintenant d’imagination collective pour que les solutions barbares qui vont venir ne rencontrent pas un monde tout prêt à les accepter. Nous vivons déjà en situation de méritocratie radicalisée où il faut tout mériter. Bientôt, c’est la vie même qu’il faudra mériter ». Philosophie magazine n°58 − avril 2012

Isabelle Stengers est philosophe et historienne des sciences. Elle enseigne à l’Université libre de Bruxelles. Elle est l’auteure de nombreux ouvrages sur l’histoire et la philosophie des sciences, sur l’écologie, l’hypnose ou la sorcellerie…

Dans son dernier livre Une autre science est possible ! – Manifeste pour un ralentissement des sciences (Les empêcheurs de penser en rond, La Découverte, janvier 2013), Isabelle Stengers montre que les chercheurs doivent cesser de se prendre pour le « cerveau pensant, rationnel, de l’humanité », refuser que leur expertise serve à faire taire l’inquiétude de l’opinion, à propager la croyance en un progrès scientifique inéluctable capable de résoudre les grands problèmes de sociétés. Il s’agit pour eux de nouer des liens avec un public potentiellement intelligent et curieux, c’est-à-dire aussi de produire des savoirs dignes de cette ambition. C’est ainsi la question du rôle de la science dans la société qui est posée.

« Le philosophe doit résister à la tentation de devenir un imprécateur. Penser sous l’horizon de la catastrophe est tétanisant. Que pouvons-nous faire ? Nous prémunir contre la barbarie qui accompagne la catastrophe comme son ombre portée. Quand elle se dessinera, on sera vulnérable. Pensez à l’économie de la connaissance qui demande aux chercheurs de travailler en partenariat avec l’industrie, pour qui seule la compétitivité compte. Il faut donc faire preuve dès maintenant d’imagination collective pour que les solutions barbares qui vont venir ne rencontrent pas un monde tout prêt à les accepter. Nous vivons déjà en situation de méritocratie radicalisée où il faut tout mériter. Bientôt, c’est la vie même qu’il faudra mériter ». Philosophie magazine n°58 − avril 2012

Isabelle Stengers est philosophe et historienne des sciences. Elle enseigne à l’Université libre de Bruxelles. Elle est l’auteure de nombreux ouvrages sur l’histoire et la philosophie des sciences, sur l’écologie, l’hypnose ou la sorcellerie…

Dans son dernier livre Une autre science est possible ! – Manifeste pour un ralentissement des sciences (Les empêcheurs de penser en rond, La Découverte, janvier 2013), Isabelle Stengers montre que les chercheurs doivent cesser de se prendre pour le « cerveau pensant, rationnel, de l’humanité », refuser que leur expertise serve à faire taire l’inquiétude de l’opinion, à propager la croyance en un progrès scientifique inéluctable capable de résoudre les grands problèmes de sociétés. Il s’agit pour eux de nouer des liens avec un public potentiellement intelligent et curieux, c’est-à-dire aussi de produire des savoirs dignes de cette ambition. C’est ainsi la question du rôle de la science dans la société qui est posée.