En se disant foncièrement belges et partisans d’une Belgique unie et solidaire, nombre de francophones ignorent, en toute bonne foi, qu’ils ne parlent pas de la même Belgique ni du même rapport à celle-ci que leurs compatriotes flamands : celle qui, pour eux, fait figure de « mère-patrie » est aussi celle qui, dès l’indépendance, a abandonné à leur sort ses enfants flamands en choisissant le français pour seule langue officielle. C’est là le terreau du clivage opportunément appelé « centre – périphérie », bien qu’il soit souvent ramené à de simples « querelles linguistiques Nord-Sud ». Il y est bien question de langues, certes, mais aussi de domination socioculturelle et de rapport de classes.
// Une analyse de Marc Sinnaeve, administrateur de Présence et Action Culturelles et membre de comité de rédaction d’Agir par la Culture