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À présent que le gouvernement De Wever est formé, de nombreuses mesures de flexibilisation dommageables aux conditions de travail et à la santé des travailleur·euses ont été entérinées dans l’accord de gouvernement, confirmant toutes les craintes du mouvement social qui avait suivi les négociations. Si l’ensemble des travailleur·euses vont être impacté·es par ces mesures antisociales, les femmes et les personnes minorisées le seront bien davantage que les hommes. Une analyse genrée du programme gouvernemental nous semble dès lors essentielle pour faire ressortir l’aspect profondément inégalitaire de ce train de mesures touchant au temps de travail.

Un opuscule de deux textes de l’intellectuelle palestinienne Nada Elia augmenté d’un entretien inédit est paru quelques mois avant l’intensification des attaques israéliennes sur Gaza. Le livre offre une lecture féministe de la colonisation sioniste et des mécanismes idéologiques qui la sous-tendent. Nous explorerons trois points du texte qui paraissent résonner avec le discours dominant actuel. Dans un premier temps, le processus de barbarisation du corps des hommes arabes considérés comme dangereux et hostiles. Puis, l’hypersexualisation de celui des femmes assimilées à des sauvages. Enfin, le rôle de la résistance féminine dans la lutte pour la libération de la Palestine. Nous croiserons ces réflexions avec celles de deux autres intellectuelles décoloniales : Louisa Yousfi et Houria Bouteldja.

Le survivalisme, c’est étudier ou encore se préparer à l’effondrement de la civilisation. Il s’agit là d’un terme qu’on entend souvent dans les milieux activistes – progressistes ou non – ainsi que dans la presse. Cependant, à l’étude, il n’y a pas un survivalisme, mais bien des survivalismes sur un large spectre idéologique allant de l’extrême gauche à l’extrême droite. 

Historiquement lié à la pensée marxiste, l’accélérationnisme a évolué au fil du temps pour être finalement récupéré par les mouvements d’ultradroite. Cette théorie considère que les systèmes sociopolitiques libéraux et capitalistes ne sont pas viables et postule qu’une intervention violente est justifiée et nécessaire pour précipiter ce qu’elle affirme être un effondrement social inévitable. Si l’objectif reste de faire imploser le système politique sous le poids de ses propres contradictions, les accélérationnistes de droite visent spécifiquement notre société multiculturelle en cherchant à en exacerber les clivages afin de déclencher une guerre civile raciale jugée inévitable.

« En un mot, le système de la liberté commerciale hâte la révolution sociale. C’est seulement dans ce sens révolutionnaire, Messieurs, que je vote en faveur du libre-échange».

Voilà un extrait d’un discours que l’on aurait du mal à attribuer aux pères fondateurs du communisme. Et pourtant, il s’agit bien d’une allocution tenue à Bruxelles en 1848 par Karl Marx et Friedrich Engels quelques mois avant la parution du Manifeste du parti Communiste. Alors que la pensée marxiste est souvent associée à l’anti-capitalisme, il semblerait que ce soit plus une interprétation qu’une réalité. La thèse des accélérationnistes de gauche (AG) part de ce postulat. Loin de Marx l’idée de ralentir les systèmes de production capitalistes, l’accélération du libre-échange permettrait de « dissoudre les anciennes nationalités et de pousser l’antagonisme entre prolétariat et bourgeoisie à son paroxysme ». Contre un système protectionniste conservateur, un libre-échange destructeur accélérerait le processus révolutionnaire. Il paraît alors illusoire, sinon réactionnaire, de prôner une déconstruction du système et une décroissance dans une perspective subversive. C’est pourtant le parti pris d’une certaine gauche radicale, à l’instar d’Ivan Illich, que l’AG tend à critiquer.