Analyses

2012

Analyse #12 – Véronique De Keyser – La pensée géopolitique – « Le Monde selon Guy »

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J’ai eu la chance de lire Guy Spitaels avant de le connaître. Un peu comme qui dirait : « J’ai lu le livre avant d’avoir vu le film ». Je n’appelle pas connaître en effet les brèves rencontres dans l’ascenseur du 44 avenue Jeanne lorsque j’avais vingt ans ! Je descendais au 4ème étage, l’étage des psychologues, tout émue d’avoir rencontré Spitaels, qui, digne et droit comme la statue du Commandeur, ne m’avait pas accordé un seul regard ! Je n’appelle pas connaître le premier Congrès de parti auquel j’assistais trente ans plus tard en tant que suppléante sur une liste du PS. Spitaels était assis à côté de moi, il s’est penché et m’a dit : « Mais qui êtes-vous ? » Il y a des phrases qui vous renvoient à votre néant !

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Analyse #11 – Jean-François Furnémont – Guy Spitaels, l’action au fédéral

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Si la politique belge n’a pas son pareil pour produire une quantité d’hommes politiques sans commune mesure avec la taille du Royaume, elle est en revanche bien plus avare pour produire des personnalités capables de s’extirper de cette masse vouée à l’oubli pour prendre quelques rendez-vous avec l’histoire. Autant l’avouer d’emblée (et bien que n’étant […]

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Analyse #10 – Mateo Alaluf – Guy Spitaels et l’économie sociale

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Lorsqu’en 1958, Guy Spitaels, jeune docteur en droit et licencié en sciences politiques et sociales de l’UCL, est engagé comme chargé de recherches à l’institut de sociologie Solvay, il ne s’agissait pas pour lui d’occuper un emploi comme un autre mais d’un choix déterminé. En 1959, il effectua pour la Commission de coopération technique en Afrique durant une année au Congo une mission de recherche sur l’absentéisme des travailleurs et l’instabilité des entreprises. L’institut de sociologie, sous l’impulsion de son directeur Arthur Doucy, développait à l’époque un ensemble d’activités au Congo et était engagé sur la voie de la décolonisation . À son retour, Guy Spitaels sera chargé d’établir un tableau de la vie sociale belge de manière à mettre à la disposition des acteurs sociaux et des chercheurs « un instrument de documentation, d’étude et de recherche susceptible de répondre à (leurs) besoins » . Si bien que d’emblée Guy Spitaels, en choisissant de devenir sociologue, se trouva avec la décolonisation et L’année sociale plongé au cœur de la tradition « libre exaministe » de l’Institut qui l’avait engagé et qui de surcroît n’érigeait pas de barrière entre recherche scientifique et principes utiles à une meilleure organisation de la société . 
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Analyse #09 – David Praile et Denis Uvier – « Il y a de plus en plus de gens inutiles au monde… »

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David Praile et Denis Uvier, respectivement coordinateur et animateur de Solidarités nouvelles, posent un regard lucide mais glaçant sur l’état de la grande précarité. Et si Charleroi, épicentre de leurs actions, accumule les problèmes, le constat vaut aussi pour l’ensemble de la Wallonie. Il est grand temps, estiment-ils, de réinventer la collaboration avec des instances […]

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Analyse #08 – Marc Moura – Les spécificités des métiers de la création

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De nombreuses études ont mis en évidence les caractéristiques propres du marché du travail dans les secteurs artistiques et créatifs, qui se différencient nettement de ce qu’on observe dans les autres secteurs d’activité.  En particulier, on a observé ces trente dernières années une évolution très étonnante et paradoxale : l’emploi a beaucoup augmenté dans l’ensemble […]

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Analyse #07 – Manuel Hermia – Le rôle de la culture et la place de l’artiste, déformés par le prisme de l’idéologie néolibérale

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La crise économique rend encore plus difficile le financement du secteur culturel, souvent premier champ à être sacrifié sur l’autel de l’austérité. Plus profondément, elle entraîne un renforcement de l’aspect utilitariste de la culture et elle tend à assigner un rôle économique à l’artiste, caractéristique de l’idéologie néolibérale. Comment penser ce phénomène, s’en prémunir et trouver des voies alternatives ? Ces derniers mois ont été marqués par la remise en question des faibles acquis des artistes au niveau de leur statut social et de leur droit au chômage. Parallèlement à cela, suite aux crises économiques à répétition qui ont engendré en Europe des programmes d’austérité touchant la majorité des États, de nombreuses associations, compagnies, festivals et projets culturels ou socioculturels subventionnés en tout ou en partie par l’État, voient depuis quelques années leurs subventions régulièrement limitées, remises en questions, non indexées, revues au rabais… et ceux qui jouissent d’une augmentation ou qui arrivent à obtenir une nouvelle subvention sont à présent considérés comme des exceptions.  

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Analyse #06 – Estelle Ceulemans – Le statut social de l’artiste : une histoire sans fin ?

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Quelle place une société veut-elle donner à ses artistes ? C’est bien là la question qui se pose fondamentalement lorsqu’on aborde la question du statut social des artistes. En effet, comment garantir une sécurité juridique et de revenu à des travailleurs qui vivent dans une importante insécurité et intermittence professionnelle ? Après la mise en œuvre d’un statut spécifique en 2002, on pensait avoir enfin atteint le difficile équilibre entre ces impératifs de flexibilité et de sécurité. L’essentiel pour beaucoup d’artistes – en tout cas pour ceux qui ne parviennent pas à gagner correctement leur vie — étant de pouvoir bénéficier d’un filet minimum au niveau du chômage entre leurs diverses prestations. La réalité actuelle et ses conséquences en termes de restrictions à l’accès du « statut d’artiste » de l’ONEm nous prouvent cependant le contraire.

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Analyse #05 – Jean Cornil – Comprendre, c’est désobéir

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Le grand physicien allemand Max Planck écrivait déjà il y a longtemps : « une nouvelle théorie ne triomphe jamais. Ce sont des adversaires qui finissent par mourir ». Mais que le chemin semble long pour sortir du coma qui anesthésie notre époque. Cette idéologie dominante, qui imprègne presque toutes les expressions médiatiques et politiques, […]

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Analyse #04 – Anne-Lise Cydzik – Rom, Tsigan, Gitan… dépasser les mythes d’un peuple européen

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Il est un peuple en Europe dont les frontières ne sont pas celles d’un territoire, ni d’un État-Nation. Il est un peuple en Europe qui ne vit pas comme les autres. Il est un peuple en Europe, réduit à une mythologie, la plupart du temps discriminante… négativement, mais aussi positivement. On le dit tour à tour nomade, musicien virtuose, libre comme le vent. Mais également voleur de poule, sale, un enfant dans les bras, dans les rues de nos villes.  On les appelle Roms, Tsiganes, Gitans, Gens du voyage… Au-delà des images, des stéréotypes bien ancrés dans la mémoire collective se cache une réalité complexe.  Certaines de ces appellations sous-tendent un racisme primaire ; plus d’un parent a traité ses enfants de « romanichels », quand ils revenaient sales à la maison (cela vaut pour les appellations bohémien et gitan). La formulation gens du voyage est quant à elle plus explicite. Elle concerne les personnes nomades, celles que nous croisons dans des aires de stationnement, généralement peu, voire pas équipées pour les accueillir.

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Analyse #03 – Marc Sinnaeve – Les mobilisations sociales dans les interstices de l’information

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En réaction à la grève générale du 30 janvier dernier s’est dressé, comme rarement, un discours de questionnement unilatéral et systématique de la légitimité de l’action syndicale. Cette rhétorique a été portée à la fois dans et par les médias d’information. Que nous dit cette contre-mobilisation médiatique ? Comment s’exprime-t-elle, en dehors des espaces consacrés du commentaire ou de l’éditorial, dans les formes et les techniques du journalisme qui, loin d’être neutres, imposent leurs manières de lire le réel ? Et, plus largement, comment expliquer cette vision commune spontanée de la part d’observateurs prétendus impartiaux qui s’érigent de fait en juges d’exception ?  La rhétorique de « la prise en otages » des usagers et de l’économie n’a rien de nouveau.